La maladie du texto, un mal du XXIe siècle?

De plus en plus de patients viennent en consultation pour des problèmes de tendinites du long fléchisseur du pouce. Mais surtout, les patients sont de plus en plus jeunes. Il semble logique d’incriminer les téléphones portables, smartphones et autres tablettes informatiques dans l’incidence de maladies qui surviennent habituellement autour de 50 ans. Quand on voit que dans les statistiques 50% des gens utilisent leur téléphone portable 1 à 2 heures par jour pour autre chose que parler au téléphone (par exemple envoyer des textos ou pour des jeux), on imagine bien que le surmenage des doigts et surtout du pouce puisse aboutir à la survenue de tendinites.

La semaine dernière encore, je vois une jeune patiente de 17 ans pour des douleurs du pouce évoluant de 2 mois. Je m’aperçois alors qu’elle utilise son téléphone portable pour envoyer plus de 200 textos par jour.

Les examens complémentaires (échographie et IRM) confirment qu’il s’agit bien d’une tendinite du long fléchisseur du pouce. Habituellement, cette pathologie est très fréquente autour de la cinquantaine. Le traitement est évidemment plus simple dans ce cas puisqu’une simple réduction du nombre de textos permet le plus souvent une amélioration ou une guérison. Pour éviter les récidives, une cure de désintoxication pourrait être utile dans certains cas…

Il semblerait que de plus en plus de patients souffrent de ce qu’on appelle des « troubles musculo-squelettiques » qu’on peut imputer à l’utilisation compulsive des téléphones portables pour envoyer des textos. Les anglosaxons ont d’ailleurs appelé cela le « text thumb injury ».

Il s’agit bien là d’un mal du XXIème siècle…

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